L'hypothyroïdie congénitale féline (ou primary congenital hypothyroidism en anglais, abréviation : CH) est une affection héréditaire autosomique récessive qui touche de nombreuses races.
Elle se caractérise par un retard de croissance et à terme un nanisme disproportionné chez les chats atteints. Les degrés d’atteinte sont variables selon les individus. Elle est due à une anomalie des hormones thyroïdiennes.
Le diagnostic peut être établi par le vétérinaire grâce notamment au dosage de l’hormone T4.Deux mutations ont été identifiées chez le chat, dont une mutation du gène TPO (thyroid peroxidase) appelée c.430G>A. Cette mutation a été mise en évidence en 2022 chez des chats sans pedigree, mais aussi chez des chats des races Oriental et Balinais, Birman, British, Chartreux, Exotic Shorthair, Maine Coon, Norvégien, Bleu Russe, Sibérien et Sphynx.Récemment, cette mutation a été mise en évidence chez plusieurs chats Devon Rex de diverses origines et des cas de chatons atteints ont été décrits.
Il existe un traitement : une supplémentation en hormone thyroïdienne de substitution (levothyroxine) peut être mise en place. En cas de suspicion d’hypothyroïdie sur un chaton (retard de croissance, membres courts par rapport au corps, grosse tête, retard à l’éruption des dents, chatons hypotoniques, « mous »), il est nécessaire de consulter son vétérinaire.Afin d’éviter la naissance de chatons atteints, le dépistage ADN des reproducteurs est fortement recommandé.
Le test ADN permet de connaitre le statut de l’individu par rapport à la mutation c.430G>A du gène TPO : homozygote normal (non porteur), hétérozygote (porteur sain) ou homozygote muté (atteint).
1) Les chats atteints doivent être écartés de la reproduction (et bien sûr suivis régulièrement par leur vétérinaire).
2) Les chats porteurs sains peuvent être utilisés en reproduction, mais en adaptant les accouplements : un porteur sain peut être accouplé, mais uniquement à un chat non porteur. En moyenne 1 chaton sur 2 dans la portée sera porteur sain et 1 chaton sur 2 sera non porteur. Si des chatons issus de ce mariage sont destinés à la reproduction, il sera nécessaire de les dépister ADN.
3) Le mariage de deux porteurs sains produit en moyenne 1 chaton sur 4 qui est atteint. Ce mariage est donc à proscrire.
4) Le mariage de deux chats non porteurs ne produit que des chatons non porteurs.
Référence : Van Poucke M, et al. Association of recessive c.430G>A (p.(Gly144Arg)) thyroid peroxidase variant with primary congenital hypothyroidism in cats. J Vet Intern Med. 2022 Sep;36(5):1597-1606.
Texte de Marie Abitbol Vétérinaire, consultante en médecine préventive à l'Ecole Vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup) membre de la commission Scientifique du Loof, généticienne à Maisons Alfort (ENVA)