Il s'agit d'une dermatose, maladie de peau, encore peu connue, décrite plus couramment chez le chat Sphynx et l'Homme.
Chez le Sphynx, une composante génétique héréditaire est largement suspectée. Une étude portant sur 5 chats Devon Rex malades souligne également une potentielle origine génétique : cette
maladie toucherait surtout les sujets avec peu de poils (qui seraient plus apparentés au phénotype Sphynx).
Cette maladie est supposée être étroitement liée à des phénomènes d'allergie variés (parasites, environnement, alimentaire etc.) qui pourraient être l'élément déclencheur de la dermatose.
Les chats atteints sont jeunes et présentent une éruption maculo-papuleuse souvent prurigineuse. Il s'agit de papules érythémateuses (« boutons rouges ») parfois croûteuses,
accompagnées ou non de macules hyperpigmentées. Elles sont localisées de façon linéaire et symétrique sur la face latéro-ventrale du tronc ou de façon diffuse sur la face ventrale du thorax et/ou
du cou. Elles peuvent causer des démangeaisons.
Cette dermatose s'accompagne parfois de séborrhée grasse sur la tête et le dos.
A la lecture au microscope de biopsies cutanées, le derme apparaît envahi de mastocytes dégranulés et non dégranulés, et d'éosinophiles, cellules immunitaires impliquées dans les réactions dites allergiques.
L'évolution est chronique et en dents de scie (des allergies pourraient déclencher les « crises »). Les chats rechutent généralement suite à l'arrêt du
traitement, mais le pronostic est favorable. On ignore actuellement si comme chez l'Homme, il existe une forme plus grave se généralisant aux autres organes.
Les poussées sont contrôlées par l'utilisation orale de prednisolone (corticoïdes) à dose anti-inflammatoire, d'acides gras essentiels ou parfois d'anti-histaminiques.
Pour l'instant aucun programme de sélection n'existe puisque cette maladie est mal documentée chez le Devon Rex. Le principe de précaution viserait à écarter de la reproduction les
sujets atteints.
Source :
Papular eosinophilic/mastocytic dermatitis (feline urticaria pigmentosa) in Devon Rex cats: a distinct disease entity or a histopathological reaction pattern? Noli C. et al., Veterinary dermatology (2004) 15, 253-259